Les origines du moulin du Prat sont incertaines mais d'aucuns pensent qu'il est contemporain du château de La Bellière dont il dépendait. Si l'on fait référence aux autres moulins de la vallée, il daterait plutôt du 16ème siècle. Il a donc beaucoup changé au cours de son histoire et le meunier habitant auparavant sur les hauteurs, à la ville Hervy, fut autorisé par la suite à y aménager son habitation, un cellier, de même qu'une soue à porcs.
Après le rachat de la propriété par la commune de La Vicomté, usant de son droit de préemption, une association du moulin a vu le jour en février 1995 dans le but de reconstituer le site tel qu'à l'origine... Espoir utopique pensait-on à l'époque, au vu l'état des lieux :
En ce temps-là, on pouvait écrire ... :
Il est dommage que cette reconstruction ne fut entamée qu'après que celui-ci subisse les affres du temps et l'absence d'entretien : il était dans un état de destruction presque total. Quelques murs branlants subsistaient encore, la digue de l'étang avait presque disparu et ce dernier était presqu'entièrement envasé ! Des subsides ont toutefois été obtenus et la ténacité des défenseurs du projet, réunis en association, permettra peut-être de relever un témoin du passé. N'est-ce pas pourtant son état actuel qui en fait un peu le charme ? Ces vieilles pierres pourtant dénuées de caractère architectural particulier justifient-elles de tels efforts ? Chacun jugera en fonction de ce qu'il ressentira lorsqu'il foulera le sol de ce site qui, aujourd'hui encore mais pour combien de temps, dégage un parfum de romantisme sans doute lié à l'imagination qu'il suscite ...
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Le temps est passé et le rêve est devenu réalité :
# Septembre 2001 : les travaux ont commencé et le site n'est plus accessible.
..... un visiteur inhabituel s'est manifesté et semble vouloir s'installer : le phoque de Rance !
# Juin 2002 : les travaux ont pris fin et le site désormais accessible, moyennant péage.
Les murs du moulin se sont redressés, il s'est coiffé d'un toit flambant neuf et s'est fardé de couleurs vives. Renaissant de ses cendres, il a désormais fière allure ... mais il ne moudra plus rien.
# Avril 2006 : défiant le scepticisme de bon nombre d'anciens, la ténacité de ses défenseurs est parvenue à en faire tourner la mécanique, presque comme avant sa déchéance. Poursuivant leur quête obstinée des éléments nécessaires à son fonctionnement (meules, mécanismes et moyens financiers), ils sont arrivés à leurs fins au bout de plusieurs années d'efforts. Aujourd'hui, le moulin a réssuscité, redevenant capable de moudre le grain ! Si les trois meules n'ont pas été remises en service, l'une d'entre elles est désormais capable de tourner, comme à l'origine, offrant au visiteur l'image d'un métier ancien que l'on croyait définitement oublié.
Transformé en musée, le moulin tente désormais d'apprendre au visiteur ce qu'il fut dans un passé lointain. L'intention de ses promoteurs est certes louable et l'édifice se fond harmonieusement dans un site qui paraît revivre lors des beaux jours, quand les promeneurs viennent lui rendre visite. En hiver, il ferme ses portes, s'endort et se fait oublier. Le silence de la vallée l'engloutit, à peine troublé par le chant des oiseaux qui reprennent alors leur domaine pour un temps, jusqu'à la prochaine saison .... Le charme et le romantisme que dégageaient ses vieilles pierres est maintenant rompu ...
Continuons notre chemin : la balade n'est pas finie !