Du moulin du Prat vers La Chapelle de Mordreuc

Quincoubre vu du Prat

En venant du Prat, vous pouvez remonter la même allée carrossable qui mène au château de La Bellière mais en la quittant à mi-chemin.

En arpentant ce chemin, soyez attentif et observez la végétation qui couvre partiellement l'étang : à l'abri de celle-ci se nichent bien souvent hérons et aigrettes qui s'y installent chaque hiver.

Lorsque la belle saison revient, ils quittent alors les lieux pour laisser la place à d'autres occupants, ponctuant ainsi le cycle des saisons par leurs allées et venues.

Empruntez alors la passerelle que vous verrez à gauche, à l'extrémité de ce qui reste de l'étang : elle permet de passer le ruisseau venant du château.

Château de Quincoubre

Mais avant de quitter le moulin, de la digue du Prat, levez les yeux vers l'intérieur des terres : dans le fond de la vallée, vous apercevrez, sur les hauteurs, le château de Quincoubre, jolie demeure entourée de verdure.

Perchée au sommet de la colline qui s'en veut le piedestal, elle aussi doit avoir une longue histoire, même si sa construction est plus récente. Si le domaine existe depuis bien longtemps, son parc recèlant un très ancien pigeonnier paraissant une tour de guet surplombant la ria menant vers la Rance, il était en fait, à l'origine, une exploitation agricole et non une propriété nobiliaire.


Château de Quincoubre

Appartenant aux fermiers Boudrot que le dernier descendant local, Edouard, réunifiera en rachetant les parts disséminées par l'héritage, il deviendra propriété d'Henri Marion en 1883. Celui-ci entreprendra alors la construction d'un manoir digne de sa fortune et de ses ambitions. Celles-ci l'amèneront notamment à prendre en mains les destinées de Pleudihen dont il sera maire de 1904 à 1911.

Aujourd'hui, Quincoubre est devenu la résidence d'une famille descendue de la capitale afin d'y humer les senteurs naturelles d'une Bretagne où beaucoup espèrent retrouver leurs racines ...


colombier de Qincoubre

Après la passerelle, en longeant le vieux mur de pierre qui entoure Quincoubre vous passerez sous cet ancien colombier dont la toiture a disparu, probablement sans vous en apercevoir : le mur d'enceinte qui entoure la propriété longe ici le sentier au plus près. Ce n'est qu'en venant du moulin et en levant les yeux vers le manoir que vous pourrez apercevoir cette rotonde massive que presque tous les visiteurs imaginent être les ruines d'un ancien moulin à vent.


Le rideau de végétation qui le cachait a été élagué en 2005, offrant une perspective nouvelle sur le domaine et un début de restauration y a été entrepris.

fontaine de Quincoubre

A cet endroit, vous découvrirez la fontaine ferrugineuse construite dans le mur d'enceinte du château. Datant du 17ème siècle, elle est sans doute contemporaine du pigeonnier.

La couleur rouille qui la distingue provient de la nature du massif granitique d'où elle jaillit : la granulite, roche cristalline à l'origine composée notamment de quartz et de grenat, ce fer qui donne une couleur inhabituelle à certaines maisons de la région.

Vous venez de quitter le territoire de La Vicomté et foulez déjà celui de la commune de Pleudihen.

A une centaine de mètres d'ici, toutefois, vous verrez un petit ponton de bois ouvrant sur un sentier gravissant la colline vers la gauche. Au-delà du ponton, une sorte d'étang de petite taille se confond presque dans la végétation, à l'ombre de trois frênes majestueux. Endigué de murets de pierre tel un ancien lavoir, il est un des rares témoins d'une activité très ancienne aujourd'hui disparue : le travail du lin et du chanvre. Ce bac à rouir servait à séparer, par fermentation, les tiges ligneuses de l'écorce filamenteuse des plantes qui étaient cultivées autrefois dans la région afin de fournir une matière première que les fileurs de Dinan transformaient ensuite en étoffes.

moulin du Prat

Si vous gravissez ce sentier, il vous conduira à l'autre extrémité de la colline qui enferme l'étang du moulin du Prat. De là, sur les hauteurs, la vue se dégage sur le moulin restauré et, en amont de la Rance, vers les carrelets de Morgrève et le moulin de Rochefort. La prudence est ici de mise : non seulement la falaise rocheuse s'arrête à pic sur une berge située dix mètres plus bas mais les rochers dénudés exposés au sud sont bien souvent occupés par des vipères profitant de la chaleur du soleil.


Quel que soit le sentier que vous emprunterez, ils mènent tous deux au hameau de La Chapelle de Mordreuc.


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