Le village de Saint-Suliac

Saint-Suliac vers 1900Saint-Suliac, il y a cent ans ...


Montez la ruelle principale et promenez-vous dans les venelles : étroites et ombragées, elles racontent encore le passé :

porche sculpté, Saint-Suliac

porte ancienne, Saint-Suliac porche ancien, Saint-Suliac

Certaines de ces maisons datent du 14 et 15ème siècle. Parmi celles-ci l'on peut parfois observer des pierres sculptées, intégrées à la bâtisse, récupérées sur les ruines de l'ancien monastére. Les porches d'entrée, typiques de la région, étaient construits bas, arrondis, comme leurs occupants de jadis...




C'est vers l'an 555 que débuta l'histoire de ce village : un prince d'Outre-Manche, Suliac, fils de Bromail roi du Pays de Galles, fuyant une belle-soeur envahissante qui voulait l'épouser, traversa la mer vers l'Armorique afin d'y fonder un monastère. Le seigneur de Chateauneuf lui fit don de la presqu'île du Mont Garrot et le pieux solitaire y construisit son couvent. Le monastère disparut, sans doute rasé par les vikings qui pillèrent la région du 8ème au 10ème siècle. Ecumant non seulement les villages bordant la Rance mais étendant leurs méfaits tout au long de la côte, ils établirent même un camp dont les vestiges sont encore visibles, dans la baie de La Baguais.

église de Saint-Suliac

En 1137, les bénédictins de St-Florent de Saumur érigèrent l'église de Saint-Suliac en prieuré, avec la bénédiction de l'évêque d'Aleth. Il fut réuni à la cure au 16ème siècle.

Les fondations de l'église actuelle datent du 13ème siècle et elle connut de sérieuses batailles ; sa tour fortifiée en est le témoin.



porche de l'église de Saint-Suliac


Deux porches permettent l'accès à l'intérieur : l'un à l'ouest, face à la Rance, l'autre au nord ; ce dernier abrite les statues des apôtres, remarquablement préservées.

Quatre d'entre elles sont contemporaines de l'édifice.


vierge de l'église de Saint-Suliac

A l'intérieur, la simplicité de son mobilier tranche avec la beauté blafarde d'une vierge surplombant un bois sculpté représentant les affres de quelque naufrage tel que ses anciens fidèles en ont connu à l'époque des Terre-neuvas.

A certaines heures, le soleil traversant les vitraux pare cette vision de couleurs pastels descendant jusqu'au pied de l'autel, telles un halo ajoutant au mystique des lieux.

A droite, tout un vitrail représente la procession des habitants montant vers l'oratoire de Grainfollet afin de l'inaugurer. Dans cette oeuvre, l'artiste est arrivé à reproduire les visages des membres de la petite communauté de manière saisissante !



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