Saint-Jouan des Guérets

Après avoir quitté les abords du moulin de Beauchet, vous entrerez sur le territoire de Saint-Jouan par les champs du hameau des Gastines en suivant la petite route, à gauche, après la haie de peupliers. Bon nombre de tadornes et d'aigrettes hantent ce bras de Rance. Très rapidement vous vous rendrez compte que vous entrez au royaume des choux et des patates : Saint-Jouan des Guérêts, village agricole né au 13ème siècle est entouré de terres labourées. Quelques vestiges du passé demeurent : trois manoirs 17ème et 18ème siècle : la Plusinais, le pont d'Het et Launay-Quinard situés dans les terres et deux châteaux : Saint-Elier du 18ème, construit par un des membres d'une des familles les plus illustres de la région : les Magon (souvenez-vous du Bosc à Quelmer ou de Montmarin à Pleurtuit) ; le deuxième est celui de la Ville es Oiseaux, belle propriété dont l'origine remonte également au 18ème siècle. Seuls ces deux derniers ont été construits en bord de Rance mais, propriétés privées, ils ne sont visibles que de loin...

moulin de Quinard, Saint-Jouan-des-Guérets

Après les Gastines, au pied de la route à quatre voies, vous longerez le plus triste des moulins de Rance :

moulin de Quinard, Saint-Jouan-des-Guérets

Quinard transformé en hangar de ferme :

Il est, et de loin, le plus grand des moulins de Rance et possède une particularité : une cheminée octogonale. Il fut construit en 1806 sur les ruines d'un moulin plus ancien encore et dont les origines se perdent dans la nuit des temps. A l'origine de taille plus modeste, il sera flanqué en 1887 d'un second moulin pour en augmenter la capacité de production grâce à un étang de retenue de 2,5 hectares. En 1898, il s'agrandira encore pour abriter une machine à vapeur, une haute cheminée octogonale le dominant désormais, le faisant passer ainsi d'un métier artisanal à celui d'une petite industrie. Le vieux moulin à marée deviendra ainsi minoterie, perdant une partie de son charme d'antan pour présenter un aspect désormais froid et austère. A ses plus belles heures, la marée activera deux roues à aubes et la vapeur entraînera une turbine, occupant jusqu'à 8 ouvriers. Les derniers grains de blé qui seront déversés sur ses meules rempliront l'ultime sac de farine qu'il produira, le 31 décembre 1824.

Si ses abords ne sont pas engageants, c'est qu'il n'y est pas mis en valeur et situé à proximité de routes très fréquentées.

Vous passerez sans doute rapidement cet endroit bruyant pour arriver, peu après la pointe du Grouin, à la jolie petite plage de sable dont s'enorgueillit le bourg.

plage du Vallion, Saint-Jouan-des-Guérets

C'est la grève du Vallion.


plage de Saint-Jouan-des-Guérets

Située face à la pointe du Puits en Saint-Suliac, elle bénéficie d'une orientation plein Sud à l'abri des vents. Un bon mouillage et une jetée en bois : quoi demander de plus pour une journée de repos à se dorer au soleil ?



Plus loin, en longeant la rive, vous apercevrez l'île Harteau, accessible à marée basse. Excellent endroit pour la pêche au bar, il est difficile d'accès en raison de la vase qui le précède.

Si cela vous tente, allez-y mais attention : vous devrez y rester près de dix heures car c'est le temps qu'il faudra attendre (temps de marée oblige !) pour pouvoir retraverser la grève dans l'autre sens !


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