Ce qui était un minuscule hameau de pêcheurs abrita plusieurs chantiers navals.
Depuis le déclin de la Grande Pêche à Terre-Neuve et l'abandon de la construction navale en bois, de hameau de pêcheurs, La Landriais est devenu un quartier résidentiel où belles maisons contemporaines et anciennes maisons rénovées se côtoient harmonieusement.
Dès la fin du 17ème siècle, l'anse de La Landriais était utilisée pour la construction de chaloupes et de
barques de pêche. Ce n'est toutefois qu'en 1764 que le premier "vrai" bateau y fut construit. Il s'agissait
d'un brigantin de 60 tonneaux, le "Marguerite-Louise". Les chantiers navals voisins de La Richardais, plus
importants et mieux équipés, construisaient les navires de fort tonnage et La Landrais produisait des
gabares, des chippes, des bateaux plats à l'usage des ostréiculteurs et la bisquine cancalaise.
La fin du 18ème siècle verra l'expansion réelle des chantiers du Minihic grâce à la concentration importante
d'ouvriers de marine qui y vivaient : près de la moitié de ceux dénombrés dans la région malouine ! A partir
de 1850, La Landriais comptera jusqu'à 8 chantiers navals répartis en 16 exploitations.
On y construisait aussi bien des petits caboteurs que de grands voiliers destinés à la haute mer. Une de ces exploitations, le "Chantier Naval de La Landriais" prit une grande extension sous la direction de François Lemarchand qui le reprit en 1880. Ancien capitaine au long cours, il pressentait l'avenir prometteur en raison du développement de la Grande Pêche et par conséquent de la demande croissante de réparation de navires.
De 1908 à 1910, il mena à bien la construction d'une cale sèche, une forme de radoub en bois destinée à caréner et calfater les goélettes de la flotte morutière. Entre Brest et Cherbourg, il n'existait aucune cale sèche permettant de recevoir des Terre-Neuvas. Elle était de taille impressionante : longue de 45 mètres, large de 10 mètres et haute de 5 mètres. Cet ouvrage en bois unique en son genre, que vous voyez ici tel qu'il était, peu de temps après sa construction, est en cours de restauration, grâce à l'Association des Amis de la Baie.
Les "belles années" ne seront toutefois pas éternelles et les profondes modifications apportées dans les
techniques de pêche provoqueront dès le début du 19ème siècle la disparition progressive des anciens métiers.
La voile laissera la place aux bateaux à moteur qui dévasteront bientôt les bancs de Terre-Neuve en raclant
les fonds, tirant des chaluts destructeurs ... L'homme, une fois de plus, sciera la branche sur laquelle il
était assis !
Le site est devenu une immense vasière d'où l'on peut admirer, en face, Saint-Suliac et ses digues.
Prenez le sentier qui se trouve au bout du chantier naval et suivez la côte. Un peu plus loin, il entre pour quelques centaines de mètres dans les terres, aboutissant dans une rue du village pour éviter la pointe de Garel, difficilement accessible. Prenez à gauche, ensuite à droite puis une nouvelle fois à gauche, descendant vers l'anse de Garel. Arrêtez-vous sous le vieux saule centenaire : un banc vous y tend les bras. Tombez-y dans les bras de Morphée pour une petite sieste au bord de la plage la plus chaude de la Rance. Orientée plein Sud, elle bénéficie d'un ensoleillement maximum et il y règne une température moyenne de 2 degrés plus élevée qu'ailleurs !
Si vous êtes d'attaque, poursuivez alors le long de la rive : vous arriverez aux ruines de l'ancien moulin de Fosse-Mort.
Quelques murs contre la falaise, un ancien porche de vanne en pierres finissent de s'écrouler...
Il semble néanmoins qu'un sauvetage du site est envisagé.
Quelques scènes de la série télévisée "Chasseurs d'écumes" ont été tournées sur ce site.
Nous sommes à la cale du Grand Val et ...c'est ici que se termine notre visite du
Minihic.