Faites donc une balade en venant de l'écluse de La Hisse en Saint-Samson : vous suivrez ainsi l'ancien chemin de halage reliant les villages d'aval au petit port de Dinan.
Après quelques centaines de mètres, sur l'autre rive, vous pourrez observer l'éperon barré, ancienne fortification naturelle occupée en des temps anciens par une tribu de Gaulois. On peut y accéder en partant du port de Lyvet, après avoir traversé le hameau du Chatelier. Celui-ci possède un petit quai où venaient s'amarrer les péniches. Vous l'aurez sans doute remarqué en remontant la rivière, petit quartier tranquille où les maisons s'accrochent à la falaise. Il est aussi le seul endroit où l'on peut observer les restes des seuls carrelets d'eau douce.
En poursuivant votre balade, vous longerez le village de Taden, construit sur les hauteurs, s'étendant mollement jusqu'aux rives de la Rance. Si vous y montez, vous pourrez y admirer le manoir de La Grand-Cour, en voie de restauration, accueillant en été des artistes de tous bords présentant leurs oeuvres. Cet édifice datant du 14ème siècle est rehaussé d'une tour plus récente, construite au 16ème siècle. Un marché nocturne y a également ses assises, tous les vendredis de juillet et d'août. Entouré des anciennes maisons du vieux bourg, le manoir dégage une impression de calme propice à la rêverie. Plus loin, vers les terres, les lotissements de maisons contemporaines se marient harmonieusement dans un environnement parfaitement maîtrisé.
En contrebas, s'étend la vaste plaine de Taden, aboutissant aux rives de la Rance. Elle s'élargit à cet endroit pour former un plan d'eau paisible, apprécié des promeneurs et des pêcheurs du dimanche. Au début de notre ère, ce site avait une importance stratégique : il servait de port et alimentait la ville de Corseul connue alors sous le nom de Fanum Martis.
Jusqu'au début du 20ème siècle,
les gabares dépourvues de moteur,
ne pouvant remonter la rivière par
manque de vent, étaient tirées par
des chevaux sillonnant le chemin de
halage entre La Hisse et Dinan.
Les voiliers, construits au gabarit des écluses, venaient de la mer et remontaient le fleuve pour transporter jusqu'à Rennes des denrées diverses.
De part et d'autre de la rivière venaient
s'amarrer diverses embarcations.
Le vieux pont en pierre qui fait tout le charme du petit port a presqu'entièrement changé d'aspect en 1923. Il comportait auparavant 3 arches dont l'une, en bois, était relevée pour permettre le passage des nombreuses embarcations circulant entre l'intérieur du pays et la mer. Les gabares transportaient surtout le bois, les péniches étaient chargées de sable, mais nombre de bateaux permettaient d'exporter les toiles qui étaient le fruit de l'artisanat le plus important de la ville : environ 1 500 tisserands en faisaient encore la principale richesse au début du 19ème siècle.
Afin de leur permettre
le passage en amont,
l'ancien pont était
équipé d'une passerelle
en bois, relevée pour la
circonstance.
Certaines embarcations ne faisaient qu'une halte provisoire, chargeant ou déchargeant un complément de marchandises ... Après quelque bolée de cidre ou remontant plus énergique rapidement servi dans l'un des bistrots du port, les marins devenus bateliers poursuivaient leur périple vers l'amont ...
Après sa destruction,
l'ancien ouvrage n'a plus
été reconstitué
tel qu'à l'origine : il ne
comporte maintenant plus
que 2 arches, convenant
mieux au gabarit des
embarcations actuelles.
L'aspect général du vieux pont gothique a toutefois été préservé :
Le quai de la rive droite, côté
Lanvalay, au début du siècle :
son aspect n'a plus changé.
Cité de caractère dont le patrimoine architectural en fait l'une des plus belles villes de Bretagne, Dinan ne peut se visiter et vous ne pourrez vous en imprégner réellement qu'en apprenant son histoire.
Ensuite, mais ensuite seulement, entamez votre visite : allez jusqu'au pied du pont, sur la rive gauche ; montez vers la ville par la rue du Port qui vous mènera au Jerzual.