Sur les hauteurs de la Rance, ce superbe domaine s'inscrit dans un patrimoine public des plus remarquables :
Situé sur la rive droite de la Rance, à son embouchure vers une mer encore protégée par les falaises menant à Dinard d'une part et Saint-Malo d'autre part, le domaine de La Briantais mérite à lui seul une demi-journée dans votre découverte de la vallée. Il est un des rares châteaux que tout un chacun peut visiter sans bourse délier. Il est aussi une destination où il fait bon flâner, prendre quelques heures de repos tout en prenant une leçon de choses : la flore y est non seulement très diversifiée, locale ou exotique, mais également identifiée au moyen de plaquettes portant leur nom et leur origine. Malgré les ravages des tempêtes qui sévirent sur la vallée en 1987 et 1999, bon nombre de ses arbres centenaires sont encore debout.
La Briantais, qui n'était jusqu'alors qu'une butte surplombant l'estuaire, fut acquis au 17ème siècle par les Pointel (qui ajouteront le nom du domaine au leur), famille d'armateurs malouins qui y construiront un manoir. C'est tout naturellement la possibilité de surveiller le trafic de la baie de Saint-Malo et la flotte qui leur appartient qui dictera cette acquisition. Le domaine sera vendu à Michel Picot de Premesnil au 18ème siècle puis confisqué par la Révolution qui le vendra en 1803 à Pierre Collar. Ce dernier, tout comme le propriétaire suivant (Hervé Fontan, également armateur) n'y vécurent pas bien longtemps : il sera acheté par les Perier de Hauterive en 1818. Au décès de ces derniers, en 1838, l'impossibilité d'un accord entre les nombreux héritiers provoquera la vente du domaine, une fois de plus. Il restera jusqu'en 1888 propriété de la famille Sully-Brunet et Larsonnier (apparenté par alliance) pour devenir la demeure de la famille Lachambre, derniers détenteurs privés de La Briantais. Guy Lachambre, maire de Saint-Malo et ministre d'état, n'avait pas d'héritier : il léguera la propriété à sa mort, en 1978, au diocèse de Rennes. C'est en 1999 que la ville de Saint-Malo fait l'acquisition d'un domaine quelque peu délaissé pour en faire un joyau de verdure mettant en valeur sa pierre centrale : le château.
Entretemps, l'ancien manoir aura été abandonné et, blotti dans un coin du parc, tombera en ruines qui ne laissent plus apparaître que quelques murs envahis par une végétation sauvage. Le château actuel verra sceller sa première pierre en 1850. Le manoir faisait face à la Rance, le château surveillera la baie de Saint-Malo.
A l'origine, elle s'ouvrait par une porte située au nord. Celle-ci a été condamnée puis murée et remplacée par un fronton à fausses colonnades en bois, se donnant des allures de temple romain et ornant désormais le pignon Sud.
En bien piteux état, elle est désormais inaccessible.
A un jet de pierre, une terrasse en balcon offre une vue plongeante sur la Rance.
Ils sont les gardiens virtuels mais aussi les protecteurs d'une oasis de verdure où il fait bon flâner : le dieu de la forêt et le génie de l'amour, la déesse de la chasse et d'autres encore, surgiront au fil de votre découverte d'un vaste domaine s'étendant sur 27 hectares. Il recèle par endroits d'autres éléments intégrés au cours des ans : un corps de ferme, des vestiges de lavoirs et des bassins, une gloriette abritant Cupidon, des portes monumentales et une conciergerie. Si la gloriette est encore debout, c'est sans doute par habitude ... : construite en bois, elle n'a pas été épargnée par le temps ... Le dernier conflit armé que connut le monde y laissera aussi un souvenir, heureusement caché sous terre : un abri blindé qui aura notamment servi de centrale électrique.
L'aspect actuel du parc trouve son origine à l'influence des frères Bülher, paysagistes qui transformeront une architecture symétrique en une suite de perspectives mettant en jeu la mer et la terre. Constitué de terrasses sagement ordonnées où les allées formaient une géométrie rigoureuse, il se verra profondément modifier dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Jusqu'alors partagé entre cultures potagères et ornementales, il se verra progressivement dédié au seul plaisir des yeux. Les enfilades végétales faites parfois de buissons, d'autres fois d'arbres majestueux, se déroulent désormais en cascades vers Saint-Servan et Solidor, la Rance ou son estuaire ouvrant sur les espaces infinis du grand large.