Le Moulin de Beauchet (ou Boschet)
Ce moulin à marée, dont l'étang occupait une dizaine d'hectares, était le plus important du département et fut le dernier à cesser de moudre le grain, en 1980.
Le site n'a pratiquement pas changé depuis le début du 20ème siècle.
Le meunier et propriétaire de l'époque, un nommé Yves Desgues dispersa en partie le site par la cession de l'étang et des digues, gardant sans doute par nostalgie le bâtiment principal. Ce site est désormais classé.
L'édifice est situé sur le territoire de la commune de Saint-Père-Marc-en-Poulet dont le bourg est situé sur les hauteurs, à l'intérieur des terres. Construit à la limite de Saint-Suliac, le moulin de Beauchet est un des plus anciens ouvrages de ce genre de la région : il était déjà en service en 1542 ! Entièrement construit en bois, il sera ravagé par un incendie et remplacé en 1882 par le moulin actuel. Fonctionnant à l'origine uniquement grâce à la force de la marée faisant tourner deux roues à aubes, de simple moulin banal jusqu'à la Révolution il deviendra minoterie peu avant 1930 par leur remplacement par une turbine qui actionnera trois paires de meules. Plus tard, les meules seront remplacées par des cylindres et l'utilisation de l'énergie marémotrice sera définitivement abandonnée en 1957 au profit de l'électricité. Il sera classé monument historique le 15 décembre 1986. L'abandon de son exploitation l'a vu se détériorer au cours des ans, malgré les efforts entrepris par son propriétaire qui l'avait racheté en 1945. Le bâtiment principal s'élevant en murs épais faits de schistes et de moellons est flanqué d'une partie en bois du pays, sur pilotis, dont la dégradation provoquée par quelques jeunes vandales s'est accélérée sous l'action de tempêtes successives. Les portes et fenêtres furent remplacées en 2005 et par la même occasion la passerelle qui en permet l'accès fut reconstruite à l'identique. Les fondations se fragilisent progressivement par l'affaissement d'une partie de la digue, mettant aujourd'hui l'existence même du bâtiment en péril.
Le bras de Rance dans le fond duquel il se trouve abrite en hiver de nombreux oiseaux migrateurs.
Si la digue est encore dans un état presque identique à celui que vous voyez ici, quoique se dégradant inexorablement faute d'entretien, elle n'est plus accessible qu'en venant de Saint-Suliac. Rachetée, ainsi que l'étang, par un ancien pisciculteur nommé Caous, elle est désormais située dans la propriété privée de celui-ci et sortie du domaine public, elle ne permet plus aujourd'hui le passage du sentier du littoral.
Le moulin est voisin de ce qui reste des bâtiments d'un autre artisanat aujourd'hui disparu, dans des circonstances où le mercantilisme aveugle a pris le pas sur la raison : l'ancienne salmoniculture de Saint-Suliac. Exploitation aujourd'hui abandonnée, son domaine s'est agrandi par l'annexion des étangs et de la digue du moulin.
